Formé en 1979 par Mick Pointer (batterie) et Steve Rothery (guitare), le groupe "Silmarillion" (inspiré par le best-seller de J.R.R. Tolkien) voit le jour. Mais très vite, ce nom sera raccourci, pour des questions de droits, et deviendra le nom définitif du groupe : MARILLION.

Musicalement, la formation se cherche (dans un style que l'on appellera alors le "néo-progressif"); composée par Mick Pointer, Steve Rothery, Brian Jeliman (claviers), Fish (Dereck Dick - chant) et Diz Minnitt(basse). Ce dernier étant recruté début 1981 pour remplacer Doug Irvine (basse essentiellement, mais un peu de chant également avant l'arrivée de Fish).
Fin 1981, Jeliman est remplacé par Mark Kelly et, à son tour, Pete Trewavas remplace Minnitt en 1982 pour former la première version stable du groupe.

Ainsi composé, MARILLION peut enfin se consacrer à son art et commence à enregistrer et jouer en concert les premières chansons qui le feront remarquer par EMI. En 1982 sort le premier single du groupe "Market Square Hero" avec, en face B, le mémorable "Grendel".

Le premier album SCRIPT FOR A JESTER'S TEAR sort en 1983 et connaît un succès honorable. Cependant tout n'est pas rose et le groupe, Fish en tête, sent que pour gravir la prochaine marche il lui faudra se séparer de Mick Pointer, trop limité à la batterie.

 

 

Commence alors une période de flottement durant laquelle plusieurs batteurs sont testés (Andy Ward, John Martyr, Jonathan Mover) avant que Ian Mosley (ancien batteur de Steve Hackett) soit définitivement recruté pour l'enregistrement du deuxième album en 1987 : FUGAZI.

Le groupe sort ensuite un album Live, REAL TO REEL, qui fera exploser sa notoriété. Mais c'est avec le troisième album, un an plus tard, MISPLACED CHILDHOOD et son single "Kayleigh" que MARILLION s'impose aux yeux du grand public. Nous sommes en 1985, l'album est un succès mondial, vendu à trois millions d'exemplaires.

C'est un semi-échec commercial. Sous la pression de la maison de disque EMI, Marillion est forcé de sortir hâtivement un autre album l'année suivante. Ce sera AFRAID OF SUNLIGHT. Décrié à sa sortie en 1995 et encensé de nos jours.

En 1987 sort CLUTCHING AT STRAWS, dernier album studio avec Fish. Des divergences musicales apparaissent alors dans le groupe, les autres membres reprochant notamment à Fish sa trop grande implication politique (Fish est alors un farouche défenseur de l'indépendance de l'Ecosse, comme il le chantera ensuite dans Internal Exile, texte refusé par Marillion).


Début 1988 sort B-SIDES THEMSELVES, compilation de faces B du groupe, et, en septembre de la même année, Marillion annonce officiellement le départ de Fish. EMI sort alors dans la précipitation un dernier album Live : THE THIEVING MAGPIE.

Marillion cherche alors un nouveau chanteur et le trouve en la personne de Steve Hogarth. L'histoire raconte que son audition a eu lieu dans le garage de Pete Trewavas. h (surnommé ainsi pour éviter toute confusion avec l'autre Steve du groupe) leur aurait joué une cassette contenant "Easter" et Steve Rothery aurait alors improvisé le solo qui figurera sur le disque suivant.

Ce "nouveau" groupe est enfin stabilisé et ne changera plus de configuration. Un premier album, SEASON'S END, sort en 1989. C'est un semi-échec : beaucoup de fans sont persuadés que le groupe a cessé d'exister avec le départ de Fish. 

 

En effet, Marillion a perdu, avec ce dernier, non seulement un chanteur charismatique, mais également un parolier. Ainsi, ils embauchent (avant de trouver Steve Hogarth) un parolier du nom de John Helmer. Jusqu'en 1999, une grosse moitié des textes des chansons seront l'oeuvre de John Helmer et non de Steve Hogarth. Depuis les années 2000, c'est h qui écrit majoritairement les textes.

En 1991 sort HOLIDAYS IN EDEN. Malgré une production orientée "Pop-FM" par le producteur de Mike and The Mechanics, l'album est également un échec. Marillion disparaît alors quelques années et s'enferme notamment dans un château en France pour écrire et composer une oeuvre bien plus personnelle. Ce sera BRAVE, album concept sorti en 1994, considéré par beaucoup comme l'un des plus grands chefs-d'oeuvre du groupe.

 

 

 

Ce huitième opus marque la fin du contrat avec la maison de disque historique. Marillion décide alors de continuer indépendamment, sans l'appui d'une major. Comme un adieu, EMI sort MADE AGAIN, album live de très bonne facture.


C'est alors une nouvelle ère qui débute. En 1997 sort THIS STRANGE ENGINE, distribué par Castle Records. Sophistiqué, l’album assoit définitivement l’influence de Hogarth dans un marché où la pop et cet univers musical voient se bousculer pas mal de monde, dont l’incontournable Radiohead. Le groupe se doit d'être productif pour survivre. Les sorties s’enchainent rapidement : RADIATION en 1998, varié et brut, avec l’hymne "These Chains et MARILLION.COM en 1999.  Ce dernier donne naissance à de nouveaux morceaux devenus classiques et prouve une fois encore que le groupe est passé maitre dans l’écriture d’envolées progressives où la mélancolie n’est jamais loin. Le titre rend hommage à Internet, média qui a changé la vie de groupe. En effet, en 1997, lorsque Marillion annonce qu'il ne fera pas de tournée aux USA faute de moyens, un groupe de fans décide de se cotiser pour rendre cette tournée possible. 60.000 $ seront ainsi collectés et la tournée aura bien lieu. Le groupe réalisera alors l'incroyable opportunité que présente Internet et sa base solide de fans fidèles.


À l'été 2000, Marillion lance une grande souscription sur le Web et propose à ses fans de financer directement la réalisation du prochain album. 12.000 fans répondent présent avant même d'avoir entendu une seule note de musique, et le groupe, débarrassé de sa maison de disque, sort alors ANORAKNOPHOBIA en 2001. Succès ! C'est le premier album depuis MISPLACED CHILDHOOD à vendre plus que le précédent. Les ventes se stabilisent alors autour d'environ 150.000 unités par album. C'est peu, mais Marillion s'étant débarrassé des intermédiaires et gérant ses propres affaires via son label "Racket Records" et son site internet, c'est suffisant pour vivre. D'autant plus qu'il en profite pour mettre en vente un certain nombre d'enregistrements réclamés depuis longtemps par les fans : des "Making of" (maquettes des albums), de nombreux enregistrements "Live" des différentes tournées, des DVDs musicaux (Marillion fut un des pionniers du genre)...

 

En 2004 sort le double album MARBLES véritable travail de remise en cause, source de nouvelles inspirations. Le disque regorge de titres mémorables, recueil de pépites. Trois ans plus tard, en 2007, le groupe délivre SOMEWHERE ELSE, plus sombre et empreint d’une certaine nostalgie. Pressé, le quintet offre, fin 2008, un autre double album : HAPPINESS IS THE ROAD, à la pop ciselée, aux mélodies qui montent crescendo, tantôt envoûtantes, tantôt sombres.

Steve Hogarth s’apprête à fêter son vingtième anniversaire avec le groupe : une éternité lumineuse, et ce n’est pas terminé ! En effet, à peine un an plus tard, sort LESS IS MORE. 12 titres entièrement retravaillés en acoustique, méticuleusement, comme une douce parenthèse après les derniers monuments.

Très attendu, SOUNDS THAT CAN’T BE MADE débarque en 2012. L’album prouve que Marillion n’est jamais en panne d’inspiration, que le groupe sait nous transporter, de la stratosphère au bord des larmes.

Il faudra ensuite 4 ans de travail, et de patience, pour découvrir en 2016 l’œuvre F.E.A.R. Épiques, les titres sont plus engagés mais aussi plus complexes : pour son dix-huitième album, Marillion signe un nouvel album immanquable.

Enfin, 2022 : après que le monde se soit arrêté, confiné, soigné, le groupe sort AN HOUR BEFORE IT’S DARK, toujours appuyé sur sa fan-base et un système de précommande en ligne. Éblouissant, l’album bénéficie d’une critique élogieuse et unanime grâce à son approche à la fois directe et poétique.

 

Une fois encore, Marillion a su se réinventer sans se trahir, mais cela relève plus de l'actualité que de l'histoire...